Ménage et charge mentale: Pourquoi les femmes font du préventif et les hommes du curatif?
Ces derniers leur donnent globalement raison puisque seulement un homme sur six (16%) assure être plus actif en la matière que sa conjointe. Et quand certains d’entre eux expriment le souhait de mettre davantage la main à la pâte, cela ne fonctionne pas toujours.
C’est aussi ce qu’illustre la dessinatrice Emma Clit sur son compte Instagram. Dans une série de bandes dessinées intitulée ”Ça se met où?”, publiée le 19 mai, elle raconte l’histoire de Jean-Martin et Clarisse, un couple qui peine à bien se répartir les tâches ménagères.
Enfin, c’est plutôt Jean-Martin qui ne prend pas sa part dans cette répartition. Mais si Clarisse, qui est habituée à tout faire elle-même lui laissait davantage cette place et arrêtait de vouloir tout contrôler, ça fonctionnerait, non? Eh bien, non. En partie car, en cas de manquement, c’est le plus souvent sur Clarisse que cela retombe. Par exemple, dans la bande dessinée, on peut y voir une maîtresse d’école s’adresser à Jean-Martin en exclamant: “Vous direz à la maman de lui acheter un manteau plus chaud”, en pointant du doigt l’enfant. Comme si le père ne pouvait pas s’en charger et que c’était la faute de la mère.
Préventif vs. curatif
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Le ménage préventif se base sur le dicton “mieux vaut prévenir que guérir”. Il consiste à cuisiner des plats en avance pour toute la semaine, à trier régulièrement les papiers pour facilement retrouver celui qu’il nous faut en cas de besoin, à bien plier les vêtements dans l’armoire afin d’avoir la pièce que l’on veut à portée de main… Ce sont toutes ces petites tâches qui rendent la vie quotidienne plus facile. Le ménage curatif, lui, est l’inverse. Il consiste à se mettre au travail une fois que l’on n’a plus le choix. Cela crée des situations de stress. Comme Jean-Martin le dit dans la bande dessinée : ”À chaque fois que je fais le ménage, ma femme me dit que c’est mal fait! Elle repasse derrière moi… Du coup, je la laisse tout faire!” C’est ce que la dessinatrice appelle une stratégie de slacker.
Des stratégies anti-ménage
Pas forcément volontaire
L’autrice de Lucine et Enzo, qui explique le parcours d’un enfant atteint de TDAH, insiste sur le fait que ce n’est pas toujours volontaire. “C’est ce qu’on appelle le renforcement négatif. C’est-à-dire, quand quelqu’un voit que ne pas participer aux tâches n’entraîne pas de conséquence, alors il va continuer à ne rien faire”, précise Emma Clit, au téléphone. Dans la bande dessinée, Jean-Martin se dit que s’il “traîne à faire les tâches, elles se font “toutes seules”, donc [il] traîne à faire les tâches”.
Pour que les rôles deviennent plus équitables, il faut selon elle de l’apprentissage. Faire les tâches ménagères, ce n’est pas inné, ni pour les femmes ni pour les hommes, sauf que les femmes ont appris à en faire toujours plus.
Des solutions pour se rapprocher de l’égalité
Évidemment, il n’existe pas de solution miracle. “C’est un problème plus global, qui est enraciné de longue date dans notre culture patriarcale”, souligne l’illustratrice sur Instagram. Et puis, pas question de “culpabiliser les femmes” si après avoir mis en place des stratégies, la répartition des tâches n’opère pas. “Ce n’est pas sur elles que tout repose. Il faut un changement radical dans la société, et cela passe majoritairement par le monde médiatique et artistique, confie Emma Clit au HuffPost. On a besoin de plus de représentation dans les médias, les séries, les livres…”
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