Mort de Samuel Paty: « Il a vrillé », raconte l’avocat d’un des collégiens mis en examen
“Il vient d’une famille assez pauvre. Quand le terroriste est arrivé et qu’il lui a mis cette liasse de billets entre les mains, il a complètement vrillé”, a indiqué Me Charles-Emmanuel Herbière, précisant que le garçon avait “intégralement reconnu les faits”, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Une liasse de 300 à 350 euros
Les deux élèves du collège du Bois-d’Aulne, âgés de 14 et 15 ans, ont été remis en liberté mais placés sous contrôle judiciaire. Ils sont mis en examen pour “complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste”.
Il leur est reproché “de s’être maintenus en présence directe et prolongée d’Abdoullakh Anzorov (le terroriste qui a décapité Samuel Paty, ndlr) l’après-midi du 16 octobre”. Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a détaillé la chronologie des faits.
“À son arrivée aux abords du collège vers 14 heures, Abdoullakh Anzorov cherchait à identifier le professeur et abordait pour ce faire un élève en lui offrant une somme de 300 ou 350 euros. Le collégien qui acceptait se voyait remettre une partie de la somme et restait sur place avec l’auteur des faits jusqu’à l’arrivée d’autres camarades peu avant 16 heures”. D’autres jeunes se joignent alors à lui. Le collégien “leur a expliqué l’objet de sa mission et leur a offert de partager la somme d’argent”. Certains ont refusé de rester.
Ce jeune et un camarade ont “donné une description physique” de Samuel Paty à l’assaillant. “Ce dernier leur a déclaré avoir l’intention de filmer le professeur, de l’obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, de l’humilier, de le frapper”. Ces deux collégiens se sont mis “peu après à l’écart avec Abdoullakh Anzorov afin, semble-t-il, de se dissimuler des caméras de surveillance et d’un véhicule de police en patrouille”.
“Peu avant 17 heures, plusieurs adolescents en lien avec les premiers désignèrent à l’assaillant Samuel Paty au moment où il sortait du collège. Abdoullakh Anzorov remettait le reliquat de la somme au premier adolescent et se lançait alors à la poursuite de la victime”.
“Il faudra du temps et de l’aide pour qu’il comprenne”
“C’est très compliqué pour lui de mesurer, quand du jour au lendemain vous vous retrouvez mis en accusation pour l’un des pires crimes figurant dans notre code pénal”, a expliqué Me Herbière, avocat du premier adolescent, qui a reçu l’argent du terroriste. “Il faudra du temps et de l’aide pour qu’il comprenne et incorpore tout ce qu’il a fait”, a-t-il ajouté auprès de BFMTV.
“Il a pleuré avant tout sur ce professeur avant de pleurer pour lui-même, il commence à toucher du doigt l’horreur dont il est indirectement responsable”, a poursuivi l’avocat. Son client “a été placé dans une famille loin de sa famille habituelle”, a-t-il précisé.
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