Nos enfants sont conscients des dangers de la COVID, ils n’en peuvent plus de n’entendre que ça! – BLOG
Nous voyons dans nos cabinets en cette rentrée la manifestions de nombreux troubles anxieux qui sont assez nouveaux et méritent une réflexion quant à notre responsabilité à nous adultes d’accompagner, de prévenir, de sécuriser le moins brutalement possible ces petits êtres en construction.
Cela interroge sur les discours politiques, médicaux et éducatifs d’aujourd’hui.
Nous entendons chaque jour parler d’eux dans les médias mais souvent autour de la question de l’école ou de leur contagiosité ou non. Ce que nous pourrions résumer par “Sont-ils dangereux ou non?”.
Question terrible qui vient s ’ajouter sur leurs petites épaules déjà beaucoup trop chargées par le poids de cartables souvent trop lourds. Doit-on ou non comme nos voisins leur faire porter le masque à 6 ans ? Doit-on ou non leur fermer leurs classes, leurs écoles, les tester, les laisser à la maison, les faire « télé-étudier »?
Culpabilité et angoisse
Tous préconisent ce que parfois ils ne s’imposent pas.
Ils voient ce spot où le fils envoie sa mère en réanimation car il a fait la bise à sa copine. Alors qu’ils rêvent d’embrasser leurs amis.
Ils se désespèrent de devoir porter ce masque à l’heure des premiers émois amoureux, des premiers flirts, des premiers effleurements. Comment explorer l’amour à l’heure du masque et de la distance?
Ils s’autorisent souvent moins de transgressions que leurs parents ou même grands-parents qui bisent et enlacent leurs proches et amis. Ils s’autorisent moins car ils entendent partout que les « jeunes » sont dangereux pour les autres plus que pour eux-mêmes. Alors ils font attention à papa, maman, mamie, papi et tout le reste.
Ils s’y perdent et culpabilisent de leur premier baiser pourtant il était tellement beau.
Les plus petits qui sont déjà dans un rapport très inégal aux adultes, qui ont déjà de quoi être « impressionné » par ce monde « des grands » (mettez-vous à leur hauteur, entourés d’adultes vous verrez comme le monde est impressionnant) n’ont à faire qu’à des gens dont ils ne peuvent lire les expressions.
Nous apprenons à lire les émotions et les intentions d’un autre en nous intéressant aux expressions du visage.
Le méchant des dessins animés a une tête de méchant, c’est ainsi que les enfants se repèrent. Aujourd’hui ils n’ont plus accès à cela, il est donc simple de se rendre compte qu’eux aussi sont en proie à l’angoisse durant cette période si particulière.
Qu’il ne s’agit pas que de se poser la question des apprentissages, des gestes barrières, ni de savoir s’ils portent bien le masque parce qu’en l’occurrence ils le font. Regardez les adolescents dans la rue qui tentent d’en faire un accessoire de mode, seul moyen d’avoir l’impression d’une forme de prise sur ces contraintes.
Prévenir, parler, écouter
Surtout dans le champs politique et médical. Tentons de sortir de la pédagogie par la peur et les images choquantes.
Tentons de leur dire sans les culpabiliser.
De les laisser explorer ce qu’ils doivent vivre en leur donnant les armes.
De les sortir de la torpeur.
Une enfant de 10ans m’a résumé cela très joliment « Il faudrait leur dire qu’on a compris que c’est dangereux. Il faudrait leur dire qu’on n’a pas envie de tuer les vieux alors qu’ils nous montrent ça à la télé et puis leur dire aussi que c’est trop long ces histoires de test parce que ma copine est absente depuis 10 jours et elle sait toujours rien et quand on ne sait rien on a peur. ».
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