« Nous étions séparés par un simple mur, j’ai perdu mes quatre enfants »
Depuis Gaza, Islam Idhair, collaborateur de Reflets raconte son calvaire
Traducteur de profession, Islam est aussi fixeur pour de nombreux journalistes. Il a collaboré avec Reflets par le passé. Le 21 octobre, une bombe a détruit sa maison. Lui et sa femme ont été blessés. Ses quatre enfants sont morts.
Nous avions recontacté Islam peu après le 7 octobre. Il avait écrit avec Jacques Duplessy plusieurs articles en 2021. Le 21 octobre vers 11 heures du matin, sa maison a été soufflée par une bombe. Elle était à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, là où Israël demandait aux Gazaouis de se rendre. « Il y avait seulement un mur entre moi et mes enfants, un seul mur. Moi je suis vivant, mes enfants sont morts. Juste un seul mur », a-t-il expliqué à Vanessa Descouraux sur France Inter. Islam était injoignable pendant une dizaine de jours. Lorsque l’on a pu le joindre à nouveau, c’est un homme brisé qui répond sur un téléphone prêté par des amis. « J’ai perdu toute ma vie. Le petit… Il avait seulement cinq ans. Il souriait tout le temps, il avait beaucoup de rêves ».
La guerre lui a pris deux garçons et deux filles. Ils avaient de 5 à 13 ans. Ils étaient des civils innocents.
Hier soir, Islam nous a envoyé quelques mots inspirés par la trêve de quatre jours :
Dans la bande de Gaza, on a 4 jours de trêve …
4 jours de calme …
4 jours sans bombardement…
4 jours sans sang…
4 jours de soleil clair…
4 jours sans fumée noire…
4 jours sans victimes…
4 jours sans corps dans les rues…
4 jours sans les restes des victimes….
4 jours sans blessés…
4 jours à respirer de l’air frais ou une partie…
4 jours sans destruction aveugle….
4 jours sans douleurs …
4 jours sans fatigue…
4 jours sans larmes…
Aussi… 4 jours sans…
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