Nous ne faisons pas assez contre ce qui fait le lit des violences contre nos policiers
La République a fait de son mieux pour s’incliner devant sa mémoire et lui témoigner sa très profonde reconnaissance. Cela suffira-t-il à apaiser ne serait-ce qu’un peu la douleur de ses proches? Si seulement, c’était possible…
Mais derrière la tristesse, un sentiment moins digne trouve son chemin: la colère. On voudrait la repousser mais on n’y parvient pas. C’est une colère froide qui vous saisit et qui s’abat sur celui qui a arraché à la vie un mari, un père et un fonctionnaire exemplaire. Son nom n’est dans aucun discours, et pourtant il est celui par qui tout est arrivé. Et une question ne vous lâche plus: pourquoi n’a-t-on pas su stopper à temps la trajectoire d’un homme dont toute l’existence disait l’extrême dangerosité? Combien faut-il encore de veuves et d’orphelins pour que l’impunité cesse?
Jamais je ne pourrai me résoudre à l’idée que tout a été fait pour éviter le drame. Ce drame et tous ceux qui touchent tant de policiers et de gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions. Comme toujours, certains exigeront de nouvelles lois et des moyens supplémentaires. D’autres rediront l’épuisement des forces de l’ordre devant une justice qui relâche trop vite et trop tôt les délinquants qu’elles appréhendent. Et ils auront raison! Pourtant, une autre priorité, plus urgente et fondamentale encore, se fait jour: il faut non seulement rétablir l’ordre, mais aussi et surtout réinculquer le respect de l’ordre, qui partout s’efface dans notre société et parfois même disparaît. Ce qui fait le lit des violences contre nos policiers, c’est l’impunité –ce sentiment de vivre au-dessus des lois– et ceux qui le propagent. Cette impunité, il faut la combattre là où elle est: dans les banlieues où “la haine du flic” est souvent érigée en culture officielle, mais pas uniquement. Le dénigrement de la police se propage, y compris là où il ne devrait pas exister.
En démocratie, il est possible –et surtout souhaitable– de critiquer une politique répressive, mais pourquoi s’en prendre à ceux qui l’exécutent? Pourquoi jeter le discrédit sur des fonctionnaires qui savent ce que peut coûter le port d’un uniforme? Pourquoi instrumentaliser quelques actes isolés pour faire de la police une institution raciste et violente? Et quel est le but final? Ceux qui s’y prêtent ne voient-ils pas ce qui attend une société dont la police serait sans cesse accusée et dénigrée? Ce qui l’attend à coup sûr, c’est l’ensauvagement le plus complet.
La mort d’Éric Monroy nous le rappelle de la façon la plus tragique qui soit.
À voir également sur Le HuffPost: Darmanin a-t-il réclamé des sanctions pour le lanceur d’alerte de la police?
Laisser un commentaire