Ovidie : « Baiser après #MeToo »
« Je crois qu’on est tous prisonniers de cette représentation hyper clichée de l’hétérosexualité » La question du consentement, le sexisme intégré, la provenance de nos fantasmes… Trois ans après #MeToo, Ovidie questionne la sexualité hétérosexuelle à travers 14 lettres qu’elle adresse aux hommes. Extrait.
Ovidie adresse plusieurs lettres ouvertes aux hommes
«L’autrice Ovidie est à l’origine du livre « Baiser après #MeToo : Lettres à nos amants foireux ». Elle y invite à questionner la sexualité hétéro, trois ans après le début du mouvement #MeToo.
Dans son nouvel ouvrage Baiser après #MeToo : Lettres à nos amants foireux, Ovidie s’adresse aux hommes. Elle y évoque plusieurs sujets liés à la sexualité et la question du viol conjugal. Cette oeuvre épistolaire est composée de 14 lettres.
« Lettre à celui qui m’a pénétrée en plein sommeil »
L’une d’entre elles commence ainsi : « Lettre à celui qui m’a pénétrée en plein sommeil. « Il y a ceux qui tentent leur chance et qui renoncent si on fait semblant de ne pas se réveiller. Il y a ceux qui peuvent accepter un « non, je n’ai pas envie » sans se vexer et qui cesseront séance tenante. Il y a ceux qui insistent avec quelques caresses, qui essaient de glisser un doigt ou deux mais qui se ravisent si on exprime un refus en serrant les jambes. Et puis il y a ceux, comme toi cette nuit-là, pour qui « qui ne dit mot consent », qui baissent tout de même la culotte et qui y vont.” »
L’écrivaine explique que cette histoire est la sienne, mais aussi celle de plusieurs de ses amies. Elle regrette la banalisation de cet acte, « qui est quand même un viol ». Selon Ovidie, des explications et un bon dialogue peuvent être une partie de la solution.
L’après #MeToo
« Le seul point commun qu’il y a eu entre les féministes et les anti-féministes après #MeToo, je crois que c’est le seul truc sur lequel on s’est rejoint, c’est qu’on s’est dit : « Oh ! Mais comment on va faire pour baiser à nouveau en fait ? » » Parmi les effets provoqués par le mouvement, elle évoque le questionnement sur l’origine des fantasmes, comme la soumission : « Ça vient d’où ? Est-ce que c’est une construction culturelle ou pas ? Et pourquoi ? Est-ce que c’est une forme de sexisme intégré ou pas ? »
«Je m’excuse auprès des hommes auprès de qui j’ai eu des attitudes qui sont problématiques aussi, des attitudes d’agacement par exemple. Ça réduit mon partenaire à sa bite, à sa capacité à avoir une érection », explique l’écrivaine. Ovidie est convaincue qu’il faut repenser « le système de l’hétérosexualité ».
18/09/2020 14:35
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