Pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a « trahi » ses électeurs après le 1er tour
Invitée de la matinale de France Inter, Marine Le Pen s’est dite surprise par cette prise de position ferme. “Le comportement de Jean-Luc Mélenchon a été pour moi une source de grand étonnement”, déclare-t-elle. “Après cinq ans de démonstration par Emmanuel Macron d’une politique anti-sociale, [Jean-Luc Mélenchon] a été plus proche d’Emmanuel Macron dimanche soir qu’il y a cinq ans. C’est un mystère pour moi”, ajoute-t-elle.
Après sa défaite de 2017, Jean-Luc Mélenchon n’avait appelé ni à voter pour Emmanuel Macron ni à faire barrage à Marine Le Pen. “Je n’ai reçu aucun mandat des 450.000 personnes qui ont décidé de présenter ma candidature pour m’exprimer à leur place par la suite”, avait-il dit. Cette absence de consigne de vote lui avait valu de nombreuses critiques. D’où son insistance dimanche dernier, où il répété: “Pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen.”
L’intéressée n’a pas apprécié. Elle accuse Jean-Luc Mélenchon d’oublier “l’intérêt de ses électeurs” au profit de sa personne et de “ses élus” dans l’optique des législatives. “Il imagine être le chef de la gauche et donc il se fonde sur la seule chose susceptible de les réunir, c’est-à-dire l’anti-Lepénisme”, tacle Marine Le Pen.
“Je pense que c’est une trahison de ses électeurs. Ils attendent la protection et en laissant penser qu’Emmanuel Macron doit être réélu, Jean-Luc Mélenchon leur supprime toute capacité à être protégés”, ajoute-t-elle.
L’importance de l’électorat LFI pour Le Pen
Il faut dire que la consigne de vote du chef des Insousmis embarrasse la candidate RN. Pour espérer battre Emmanuel Macron au second tour, elle aura besoin des 21,95% d’électeurs qui ont voté pour le député des Bouches-du-Rhône. À lui seul, il pèse plus lourd que Éric Zemmour (4e), Valérie Pécresse (5e) Yannick Jadot (6e) réunis.
À ce jour, l’électorat insoumis est divisé entre abstention, vote Macron ou vote Le Pen. “Je ne conteste pas qu’il puisse y avoir des gens qui envisagent de voter pour Marine Le Pen” au second tour a déclaré Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Mélenchon, sur Public Sénat ce mardi.
Marine Le Pen est bien au fait de cette porosité, et – tout comme Emmanuel Macron – elle a donc lancé son opération séduction: “Je suis probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles”, a-t-elle assuré à une électrice Insoumise sur France Inter. Elle a évoqué à dessein le référendum d’initiative citoyenne (RIC), proposition qui se retrouve aussi dans le programme “L’Avenir en commun”, ainsi que la proportionnelle, défendue par Mélenchon au cours du quinquennat.
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