Présidentielle 2022: Mélenchon dira s’il est candidat en octobre
POLITIQUE – Il se murmurait qu’il aurait pu déclarer sa candidature à la présidentielle ce 23 août, mais il faudra attendre encore un peu. À vingt mois de l’élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon entretient le suspense.
À Valence (Drôme), ce dimanche 23 août, en conclusion des universités d’été de son mouvement, le chef de file de La France insoumise a attendu les toutes dernières minutes de son discours pour clarifier son calendrier: “Je prendrai ma décision au mois d’octobre”, a-t-il annoncé devant un parterre de militants.
“Lourd à porter”
“Je consulterai chacun de mes amis” a-t-il glissé, assurant ne pas penser “tous les matins à un avenir glorieux” et que la tâche est “plutôt lourde à porter”. À ce stade, le leader insoumis préfère se concentrer sur “le collectif” et notamment l’actualisation du programme présidentiel du mouvement. Mais plusieurs sous-entendus laissent à croire qu’il est loin d’avoir renoncé. Son expression est mêlée d’ouverture en interne – “Si une autre option se dégage, discutons-en” – et d’affirmation de son ambition à peine euphémisée: “Concentrons-nous sur le collectif, le personnel, c’est réglé”.
“De maintenant à 2022, nous allons transformer le programme en propositions de loi et en directives européennes pour être prêts à gouverner”, a-t-il promis en donnant un autre rendez-vous, en novembre. “Nous prendrons nos dispositions d’une manière tranchée lors de la convention de notre mouvement”, dit-il, en évoquant cette instance de militants tirés au sort chargée de rédiger le programme. “La loi El Khomri sera abolie, point”, a-t-il pris pour exemple sans vouloir y consacrer “une page” du programme.
“Prêts à discuter avec tout le monde”
De même, dans un subtil mélange d’ouverture et de piques à peine voilées adressées aux écologistes, Jean-Luc Mélenchon a d’abord affiché une posture d’ouverture, sur la base de son programme. “Nous sommes passés de 4 millions à 7 millions d’électeurs”, mentionne-t-il comme un rappel adressé à ses concurrents verts. “Nous avons un programme, évidemment que nous sommes prêts à discuter avec tout le monde. Il n’est pas à prendre ou à laisser, mais nous demandons à être respectés. 7 millions de gens ont voté pour ce programme”, a-t-il répété dans un sous-entendu adressé à EELV qui n’avait pas de candidat issu de ses rangs -ils soutenaient Benoît Hamon- lors du dernier scrutin.
S’il fait part ouvertement de ses doutes et de ses questionnements, le leader insoumis n’a pas manqué de rappeler son expérience comme un miroir avec les dirigeants d’EELV qui se préparent eux aussi à cette élection majeure. “J’ai une responsabilité particulière, car deux votes successifs m’ont donné une légitimité qu’aucun vote de congrès ne donnera à personne”, a-t-il résumé en évoquant l’une des instances du parti écologiste. Et de continuer dans la même veine avec cette question: “La question est qui est capable de diriger la France et qui est capable de gagner un congrès? Ce n’est pas la même beauté”, a-t-il encore ironisé en référence à l’élection présidentielle et aux instances écologistes.
“Diriger la France et gagner un congrès, ce n’est pas la même beauté”
“Je suis parfaitement conscient de la singularité de ma place. Je sais très bien qu’on se demande ce que je vais faire la fois d’après”, a-t-il perçu, en assurant ne pas confondre son “sort personnel” avec celui “de la lutte que je mène”.
En 2016, il avait surpris une bonne partie des observateurs en se déclarant candidat sur le plateau du 20 heures de TF1 en février, un peu plus d’un an avant l’échéance, sans aucun accord avec d’autres appareils politiques ni discussion autour de l’incarnation autour de sa candidature. Cette fois, la main est à peine tendue, mais elle est tendue quand même.
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