Que va faire Thomas Pesquet lors de sa première sortie dans l’espace
“Courir un 100 mètres sur la durée d’un marathon”
La journée sera éprouvante. “Une EVA revient à courir un 100 mètres sur la durée d’un marathon”, explique à l’AFP Hervé Stevenin, chargé de l’entraînement à ces sorties pour l’Agence spatiale européenne (ESA).
“Travailler en scaphandre est extrêmement difficile. Tous les sens sont limités, on manque de dextérité avec les gants: tenir un outil, c’est comme presser une balle de tennis, des centaines de fois pendant six heures”, décrit l’instructeur.
Malgré un champ de vision limité, les astronautes doivent avoir en permanence une “conscience de leur environnement qui va au-delà de la vie de tous les jours”.
Sans compter l’inconfort: avec le temps de préparation, ils restent engoncés une dizaine d’heures dans leur scaphandre, comme dans une “boîte de conserve”, avec seulement une petite poche d’eau pour boire.
“On n’a pas l’impression de risquer sa vie en permanence”
Aucun danger qu’ils partent dans le vide, puisqu’une “triple sécurité”, incluant un câble les reliant en permanence à la Station, empêche le scénario cauchemardesque du film “Gravity” de se produire en vrai, rassure l’expert.
Des incidents gênants, voire dangereux, peuvent en revanche survenir, comme la perte d’étanchéité du scaphandre en cas d’impact de micro-météorite.
Le système de refroidissement peut aussi s’écouler dans le système de ventilation, comme l’a vécu l’Italien Luca Parmitano en 2013. “Une bulle d’eau s’est collée derrière sa tête, il n’entendait plus et a dû écourter sa sortie. Il aurait pu se noyer”, raconte Hervé Stevenin.
“On n’a pas l’impression de risquer sa vie en permanence”, témoigne Thomas Pesquet, pour qui les “EVA” représentent un “rêve dans le rêve”. Même s’il n’était “pas très fier” la première fois qu’il a lâché ses doigts du vaisseau.
“Le reste ça va, on a l’impression d’être fixes, de faire de l’escalade avec une grosse boule qui tourne sous nos pieds. Lors ma première sortie, Shane m’avait dit ‘regarde autour de toi’ parce qu’on n’avait pas levé le nez du guidon. Là je vais essayer de le faire”.
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