Que valent les gummies, ces compléments alimentaires aux allures de bonbons
Venus tout droit des États-Unis où de nombreux influenceurs -notamment la famille Kardashian– en font la promotion, ces compléments alimentaires colorés et fruités représentent un marché en pleine expansion, à tel point que leur économie globale devrait atteindre un taux de croissance annuel de 8,40% et générer un chiffre d’affaires de 7,15 milliards de dollars d’ici 2025, indique le site Market Research Future.
À première vue, les gummies ont tout pour plaire. Naturels, sans gluten, sans colorants, sans arômes artificiels, eco-friendly, enrichies en vitamines et remplis de gourmandise… Mais en observant de plus près la composition de ces petites gommes aux allures de bonbons, certains spécialistes de santé ont remarqué quelques incohérences…
Manque de vitamines B, excès de sucre…
Un autre détail fait tiquer la professeur. “Le fait d’avoir intitulé ces gommes ‘Les Miraculeux’ c’est assez osé, parce que précisément non, il n’y aura pas de miracle. Ces gummies ne pourront jamais soigner de réels problèmes tels qu’une alopécie ou un champignon par exemple.” Autre point soulevé: le sucre, qui, sous toutes ses formes – sirop de blé, sucre de canne, sirop de glucose, fructo-oligosaccharides – arrive en tête des ingrédients.
Publicité
“Cela représente un apport en sucre non négligeable et surtout cela brouille le message. Dans l’absolu, je n’ai rien contre ces compléments, mais il faudrait qu’il n’y ait que très peu voire pas du tout de sucre, ou alors des édulcorants. Un complément alimentaire ne doit représenter aucun inconvénient pour la santé”, commente la médecin-nutritionniste Laurence Plumey pour BFMTV.
Mais pour David Gueunoun, fondateur de l’entreprise Les Miraculeux, cet argument ne tient pas la route. “Dans deux gummies, vous avez 15 calories, c’est l’équivalent en sucre d’un quartier de pomme”, argumente-t-il sur BFMTV. Par ailleurs, le fondateur aime à rappeler que ce bon goût fruité permet aux consommateurs d’aller au bout de leur cure.
Risque de surdosage
Publicité
Et au-delà du risque de surconsommation, l’enseignante soulève une autre difficulté du produit: sa galénique, autrement dit le conditionnement des molécules. “La vitamine C et la vitamine A sont beaucoup mieux protégées dans les compléments alimentaires traditionnels qui réalisent un enrobage, et c’est le but principal. Alors que les gummies ne peuvent pas protéger aussi bien les vitamines fragiles”, observe-t-elle.
Et puis finalement… Prendre des compléments alimentaires, est-ce vraiment utile? Telle est la question que Laurence Coiffard pose tous les ans à ses étudiants en pharmacie. Et voici sa réponse. “La plupart des personnes prennent ces produits sans avoir vérifié au préalable si elles étaient carencées, et la plupart du temps elles ne le sont pas, puisque l’on habite en France et que majoritairement on a accès à tous les aliments dont on a besoin”, explique-t-elle.
“Toujours est-il que l’effet placebo de ces gummies peut être intéressant”, contre-balance la spécialiste. “Elles peuvent redynamiser l’estime de soi parce que le patient a tout de même l’impression d’être pris en charge”, conclut-elle.
À voir également sur Le HuffPost: Atteinte de dermatillomanie pendant 15 ans, elle raconte ce toc méconnu qui ravage la peau
Laisser un commentaire