Reconfinement: Macron suscite les critiques de l’opposition
Les oppositions, déjà échaudées par leur rendez-vous à Matignon mardi 27 octobre, ont toutes appelé à respecter les consignes, mais ont vivement critiqué la gestion de la crise sanitaire qui va paralyser une bonne partie de l’économie, affecter le moral des Français et dont nul ne peut dire encore la portée de ses conséquences sociales.
Jean-Luc Mélenchon, le premier, a eu des mots très durs à l’égard du chef de l’État. “Le déconfinement est un échec”, lance le chef de file de la France insoumise qui estime que “l’épidémie est hors de contrôle, le président aussi”. Le président du groupe LFI à l’Assemblée promet toutefois de respecter “la discipline sanitaire, sans cautionner ce pilotage incohérent”.
“Un oui de colère”, pour le Parti socialiste
Aussi en “colère”, mais sur un ton plus nuancé, le parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire, Olivier Faure. “La situation impose des mesures nouvelles que nous voterons”, promet-il à propos du débat parlementaire organisé jeudi 29 octobre à l’Assemblée nationale et au Sénat.
“Mais ce sera un ‘oui’ de colère”, prévient le socialiste, “un vote de responsabilité et non de confiance”, ajoute le député qui rappelle avoir “alerté sur le télétravail et les transports” et qui continuera à “faire des propositions” pour les plus fragiles. “Cette deuxième vague n’est pas une surprise. Gouverner c’est prévoir”, conclut le responsable en citant Machiavel.
“Soutenir les plus vulnérables” pour EELV
Même urgence pointée par l’écologiste Yannick Jadot. “J’appelle le Président et le gouvernement à redoubler d’effort pour soutenir les plus vulnérables d’entre nous, dans la population comme dans les entreprises et les commerces!”, a réclamé le député européen.
″Échec” pour LR
Les Républicains ont dénoncé un ”échec cinglant” de la gestion de la crise par Emmanuel Macron, à l’instar de Bruno Retailleau, président des sénateurs Les Républicains.
Le président a pris “des mesures sous la contrainte, en prenant en compte très partiellement une partie des conséquences désastreuses sur le plan économique du confinement du printemps. Sur le plan de la santé, il a tenté de justifier l’injustifiable, car rien n’a été fait pendant huit mois”, a affirmé à l’AFP Christian Jacob, président de LR.
Chez les élus locaux de droite, les réactions diffèrent selon les sensibilités qui cohabitent chez les anciens LR ou ceux qui s’en éloignent, comme Christian Estrosi, maire de Nice. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a soutenu le “courage” de la décision d’Emmanuel Macron et refuse “les vaines polémiques”.
Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France appelle à respecter les consignes “pour sauver des vies”, mais pointe les “défauts d’anticipation”.
Du côté du Rassemblement national, on ne mâche pas ses mots. L’eurodéputé Thierry Mariani s’en prend directement au Président. “Je pensais jusqu’à présent que François Hollande était le pire Président de la Ve République… je me suis trompé”, compare l’élu du RN.
Marine Le Pen, la présidente du mouvement dénonce une nouvelle fois la “gestion erratique de la crise”, mais affirme qu’elle respectera les consignes.
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