Sophie Pétronin réagit aux propos qu’elle a tenus après sa libération
Lors de sa toute première interview post-libération, le 8 octobre depuis l’aéroport de Bamako au Mali, l’ex-otage de 75 ans avait tenu au micro de RFI des propos qui avaient pu interpeller, remettant notamment en question le terme “jihadistes” employé par le journaliste pour évoquer ses ravisseurs.
“Pourquoi vous les appelez jihadistes? Parce qu’ils font le jihad? Vous savez ce que ça veut dire jihad en français? Jihad, c’est la guerre”, avait ainsi déclaré Sophie Pétronin, qui avait aussi évoqué sa captivité comme “une retraite spirituelle” où “l’air était sain” et “bon” et pendant laquelle elle avait bu de “l’eau fraîche”. Le lendemain de cette interview, Sophie Pétronin avait aussi annoncé qu’elle s’appelait désormais “Mariam” et s’était convertie à l’Islam.
Face à la tempête provoquée par ces propos, l’ex-otage a tenté de clarifier les choses dans une interview parue de jeudi 15 octobre dans Libération. “Je ne veux pas créer de conflits, simplement je ne sais pas mentir”, résume-t-elle.
“Sincèrement je ne sais rien des tractations menées pour me libérer, sauf que mon fils s’est beaucoup investi. À plusieurs reprises, mes ravisseurs m’ont dit de me préparer à partir et puis plus rien. Je ne sais pas ce qui s’est joué. Mais les polémiques ne m’ont pas touchée. Je ne veux pas créer de conflits, simplement je ne sais pas mentir. Moi, la seule chose qui m’intéresse désormais, c’est de servir, peut-être pas l’humanité, ce qui serait un peu grandiloquent pour mon 1,57 m. Juste me concentrer sur mon objectif: continuer à soulager la souffrance de ces enfants dont je me suis occupée à Gao. Je vais continuer avec mon assistant sur place. Quitte à le faire à distance.”
Sur la dernière partie de sa réponse, il semblerait que Sophie Pétronin a changé d’avis, alors qu’elle avait affirmé le 8 octobre à RFI qu’elle retournerait “bien sûr” au Mali pour poursuivre le travail qu’elle menait avant d’être capturée.
Sur son éventuel retour dans le pays africain, elle est désormais plus mesurée. Si elle anticipe d’aller dans la capitale avec son fils, elle veut “laisser passer du temps” avant de peut-être aller à Gao.
“On m’a répété: ‘Tout le monde t’attend!’ Est-ce que je dois y retourner? La question se pose, mais elle concerne aussi ma famille, mon fils Sébastien qui s’est battu pour ma libération. Dans un premier temps, j’espère retourner un jour avec lui à Bamako, la capitale, qui est sécurisée. Mais dans la situation actuelle, il est clair que je ne peux pas m’engager à retourner tout de suite à Gao. Il faut attendre, laisser passer du temps. Regarder ce qui va se passer, s’il y a des accords de paix.”
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