Streameuse, Barbara alias Maghla raconte son histoire
Maghla, son parcours avant d’être streameuse
Maghla est streameuse sur Twitch. Cette activité a complètement changé sa vie. Elle raconte à Brut son parcours semé d’embuches.
« Je pense que je n’ai jamais été aussi heureuse de m’être trouvée. » Et pour cause, Barbara est streameuse. Son pseudonym, c’est Maghla. Avant d’en arriver là, elle a connu des moments très difficiles dans sa vie. Elle confie : « Mon adolescence, je l’ai très mal vécue. Si je devais la revivre, je détesterais, vraiment. »
Des débuts difficiles
En devenant Maghla, Barbara évolue et s’affirme. Elle est plus épanouie et plus sûre d’elle. Son histoire commence avec ses parents, de « gros joueurs » de jeux vidéo. Contrairement à de nombreux parents, les siens l’incitent beaucoup à jouer. « Mon père me faisait jouer avec lui sur des MMORPG, ils me faisaient farmer à sa place. Ma mère me faisait des nuits blanches pour qu’on joue à des jeux d’horreur », se souvient Maghla.
Au collège et au lycée, elle a peu d’amis et a beaucoup de soucis. Grâce aux jeux vidéo, elle se crée une bulle dans laquelle se réfugie. À cette période, elle fait du MMORPG, du jeu en ligne dans lequel on discute avec beaucoup de personnes. Elle a donc des amis sur Internet. Plus que dans la vraie vie. « Un peu comme aujourd’hui », dit-elle.
« Le jeu vidéo m’a appris énormément de choses, plus que ce qu’on pourrait penser, notamment les jeux de stratégie. J’adore tout ce qui est gestion et je l’ai un peu découvert grâce aux jeux de stratégie. J’adore faire de la gestion, de l’organisation, comme sur « Warcraft », « SpellForce », « Age of Empire ». Ça a un petit peu mené mon choix professionnel parce que je ne savais pas forcément ce que je voulais faire, comme beaucoup d’adolescents. »
Son arrivée sur Twitch
Lorsqu’elle a 17 ans, ses parents divorcent. À la même période, elle quitte le lycée, passe le bac en candidate libre et quitte le domicile maternel. Elle enchaîne alors formations et petits jobs. « Le divorce de mes parents m’a permis, si on cherche du positif, de me débrouiller toute seule très très vite, d’être très indépendante. Dès lors, je savais que je voulais un travail qui n’avait pas forcément de cadre. »
Son personnage de Maghla naît en 2016 sur Twitch. Elle se pose alors de nombreuses questions : « Mais qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? Qu’est-ce qu’ils vont dire de moi ? Ça se trouve, ils vont être gentils sur le tchat mais derrière, je vais avoir des tweets sur moi, ça va être difficile à gérer. » Au début, elle est plutôt timide. Mais au bout d’une heure, elle se décontracte. Finalement, les internautes sont gentils et intéressés par son contenu. Maghla finit par se consacrer au live à temps plein. Elle en fait « sa safe place ».
« Streamer plus de deux heures devant des gens, animer, avoir un minimum de skills sur le jeu, lire un tchat, faire attention à la caméra. Tu ne peux pas mettre ton doigt dans le nez, tu dois être droit, t’es naturelle. Mais jouer devant une caméra, c’est complètement différent que de joueur sans caméra et d’être tranquille dans son petit canapé. Et rien que ça, ça t’épuise. Moi, je sais que quand je fais mes heures de Live, à la fin, je suis épuisée, je ne parle plus pendant une heure, je suis un peu en silence monacal, j’ai besoin de me ressourcer », témoigne-telle.
Son burn out
À une époque, elle fait huit à 10 heures de Live par jour et prend peu de jour de repos.S’ajoutent les heures dites administratives : les appels et les détails de tournage. En même temps, elle est harcelée sur les réseaux sociaux. À 26 ans, Barbara fait un burn out.
« J’étais un peu l’ombre de moi-mêm. Je ne prenais plus soin de moi, je ne sortais plus, je ne faisais plus de sport. Je ne faisais que du stream et ça m’arrivait de pleurer, d’être mal et de me dire : “Mais les gens ne m’aiment pas.” Je ne prenais que les avis… C’est à partir de cette période où je me suis dit : “Mais il faut que tu te relèves.” » Elle décide donc de se reprendre. Cela passe notamment par le sport. Elle fait aussi abstraction des avis négatifs. Depuis, Barbara va mieux. Elle se rappelle régulièrement d’où elle vient et réalise qu’elle a de la chance d’en être arrivée là.
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