C’est un spectacle pour le moins inhabituel auquel les Français passionnés par l’actualité parlementaire ont assisté, médusés. Une passe d’armes en bonne et due forme entre les deux personnages-clés de la Commission d’enquête parlementaire relative aux révélations des Uber Files. Le président macroniste, le député Benjamin Haddad ; et la rapporteure insoumise, la députée LFI Danielle Simonnet.
Les Uber Files, c’est l’enquête du consortium international des journalistes d’investigation, sortie en juillet 2022, s’appuyant sur 124 000 documents internes à Uber qui ont fuité et qui documentent les actions de lobbying menés par Uber pour changer les pratiques et la loi au détriment des chauffeurs de taxis. Les Uber Files ont également mis en lumière les relations troubles qui ont pu exister entre Uber et des dignitaires de l’exécutif Hollande. Parmi eux, Emmanuel Macron.
C’est pour en savoir plus sur cette sombre affaire que la France insoumise a utilisé son droit de tirage pour ouvrir la voie à une Commission d’enquête parlementaire. Une Commission qui a auditionné plus de 120 personnes et a présenté son rapport le 18 juillet dernier. Un rapport qui met en cause le ministre de l’Economie de François Hollande… Emmanuel Macron. En guise de contre-feu, la Macronie a créé de concert, notamment via le ministre du Travail Olivier Dussopt, au mensonge et au complotisme.
La polémique peut paraître croustillante, mais le risque est qu’elle nous éloigne du fond du dossier. C’est pour éviter cet écueil qu’au Média, nous avons décidé de donner la parole à Danielle Simonnet, rapporteure mais aussi porteuse de cette Commission d’enquête pour évoquer en profondeur ses différents points. C’est l’entretien d’actu.