Ukraine: Boris Romantschenko, rescapé du nazisme tué par un bombardement russe
“Une frappe a touché l’immeuble de plusieurs étages dans lequel il vivait. Son appartement a brûlé”, décrit dans un communiqué la Fondation qui fait part de son “horreur” et “pleure la perte d’un ami proche”.
Âgé de 96 ans, l’ancien prisonnier de Buchenwald et vice-président du Comité international Buchenwald-Dora pour l’Ukraine est mort vendredi 18 mars, ajoute l’organisation qui précise avoir été informée de son décès par sa petite-fille.
Как мы узнали от его близких, наш друг Борис Романченко, который пережил нацистские лагеря #Buchenwald, #Peenemünde, #Dora и #BergenBelsen, был убит в прошлую пятницу в результате взрыва бомбы в своем доме в #Харькове. Мы глубоко встревожены. pic.twitter.com/hgJeL6gkGT
— Stift. Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora (@Buchenwald_Dora) March 21, 2022
В 2012 году Борис Романченко (второй справа на фото) зачитал клятву Бухенвальда « Создание нового мира, где господствуют мир и свобода » во время празднования годовщины освобождения концлагеря Бухенвальд. pic.twitter.com/CjUPVVp0de
— Stift. Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora (@Buchenwald_Dora) March 21, 2022
“En 2012, Boris Romanchenko (deuxième à droite sur la photo) a lu le serment de Buchenwald: “Créer un nouveau monde où règnent la paix et la liberté” lors de la célébration de l’anniversaire de la libération du camp de concentration de Buchenwald”, rappelle sur Twitter le Mémorial de Buchenwald et Mittelbau-Dora.
Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a évoqué dans un message sur Telegram la mort de Boris Romantschenko, “un prisonnier de 96 ans des camps de concentration nazis qui a survécu à Buchenwald. Mais il est mort en 2022 d’un missile russe dans son propre appartement à Kharkiv. C’est ce qu’ils appellent ‘l’opération de dénazification’”.
En effet, Vladimir Poutine ne cesse de justifier l’invasion de l’Ukraine par la nécessité de “dénazifier” ce pays, un argument de propagande et une référence à la Seconde Guerre mondiale dénoncés notamment par les historiens.
Survivant de quatre camps nazis différents
Boris Romantschenko avait été déporté en Allemagne en 1942, à l’âge de 16 ans, comme travailleur forcé. C’est après une tentative d’évasion qu’il avait été envoyé au camp de Buchenwald, dans le centre de l’Allemagne, en 1943. Il avait ensuite été interné à Peenemünde, Mittelbau-Dora et Bergen-Belsen, précise la Fondation.
Avant de rentrer en Ukraine, il avait dû servir plusieurs années dans l’armée soviétique stationnée en Allemagne de l’Est, selon l’association caritative Maximilian Kolbe, engagée dans le soutien matériel et psychologique aux anciens prisonniers des camps nazis. L’association était en lien depuis plusieurs années avec Boris Romantschenko qui était malade et ne pouvait quasiment plus quitter l’appartement où il vivait seul, au huitième étage d’un immeuble de Kharkiv, a précisé à l’AFP une collaboratrice de l’ONG.
“La mort horrible de Boris Romantschenko montre à quel point la guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration”, souligne la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora qui tente de leur faire parvenir médicaments et nourriture. Elle estime à environ 42.000 le nombre de rescapés des persécutions nazies vivant actuellement en Ukraine.
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