Ukraine: La Russie temporise avant une rencontre Poutine-Biden
“Il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres (des Affaires étrangères). Parler de plans concrets d’organisation de sommets est prématuré”, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
“Une rencontre est possible si les chefs d’État (russe et américain) le jugent utile”, a-t-il ajouté, relevant que Joe Biden et Vladimir Poutine ont toujours la possibilité “quand c’est nécessaire” de se parler “au téléphone ou d’une autre manière”.
Un accord “de principe”
Du côté américain, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a confirmé dans un communiqué que “Joe Biden avait accepté le principe d’une rencontre avec Vladimir Poutine”, rappelant au passage la condition absolue d’une non-invasion de l’Ukraine pour que cette discussion puisse être envisagée.
“Nous sommes prêts à imposer des sanctions rapides et sévères si la Russie empruntait la voie de la guerre, et pour l’instant, il semble que la Russie continue ses préparatifs en vue d’une invasion d’ampleur de l’Ukraine”, est-il aussi écrit. “Nous sommes toujours partants pour la diplomatie”, ajoute toutefois le communiqué américain, qui évoque en outre une rencontre entre les ministres des Affaires étrangère des deux pays, Anthony Blinken et Sergueï Lavrov.
Une posture commune d’attente et de temporisation à laquelle Paris a réagi en défendant son annonce sur l’accord en vue d’une future rencontre. Assurant que les mots “accord de principe” ont été choisis de concert avec les États-Unis et la Russie, l’Élysée tient ainsi à rappeler au HuffPost qu’il y a un “préalable” à la discussion entre les deux présidents: “que la rencontre soit préparée en substance et donc que les Ministres en aient discuté a priori”.
La présidence français ajoute qu’il reste des choses à voir et qu’il est donc, effectivement, “prématuré” d’assurer que la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine se tiendra “formellement”.
Macron fait chauffer le téléphone
Ce lundi à la mi-journée, Vladimir Poutine doit présider une réunion de son Conseil de sécurité, puissant organisme qui regroupe les principaux décideurs russes, notamment les dirigeants de l’armée et des services de renseignements.
Un rendez-vous qui fait donc suite à l’annonce française, survenue dans la nuit de dimanche à lundi, que les deux chefs d’État ont “accepté le principe d’un tel sommet”. L’Élysée avait précisé que ces pourparlers seraient ensuite élargis à “toutes les parties prenantes” à la crise ukrainienne à condition que la Russie n’attaque pas son voisin ukrainien.
Cette annonce intervenait après que le président Emmanuel Macron eut parlé deux fois au président russe et à une reprise avec le dirigeant américain, mais aussi au président ukrainien Volodymyr Zelensky, au chancelier allemand Olaf Scholz et au Premier ministre britannique Boris Johnson.
Des accusations de volontés génocidaires
Le Kremlin a par ailleurs souligné de nouveau que la “situation reste extrêmement tendue” sur le front de l’Est ukrainien, entre les forces locales et les séparatistes pro-russes soutenus par Moscou. “Cela est inquiétant”, a dit Dmitri Peskov, dont le pays rend l’Ukraine responsable de l’aggravation de la situation sur le terrain, l’accusant de vouloir commettre un “génocide” des populations russophones.
Les Occidentaux voient la main de Moscou derrière l’intensification des combats depuis plusieurs jours sur la ligne de front et craignent que cela ne serve de prétexte à la Russie, qui a massé 150.000 soldats aux frontières ukrainiennes, pour lancer une attaque massive contre son voisin pro-occidental.
Moscou se défend de tout projet d’invasion de l’Ukraine mais réclame que le pays n’intègre jamais l’Otan et également le retrait de l’Alliance d’Europe de l’Est, autant de demandes rejetées par les Occidentaux jusqu’ici.
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