Une offensive russe sur l’Ukraine « nous pend au nez », selon Le Drian
“Y a-t-il tous les éléments pour que soit menée une offensive forte de la part des forces russes en Ukraine? Oui c’est vrai, c’est possible là, c’est possible rapidement”, a-t-il déclaré sur la chaîne France 5. “C’est ce qui nous pend au nez”, a-t-il ajouté de façon très directe, tout en soulignant ne pas avoir à cette heure d’indications d’une intervention imminente de la Russie.
« Vladimir Poutine veut empêcher l’Ukraine d’avoir sa souveraineté, son intégrité. Il ne veut à sa porte qu’un état croupion. »
Ukraine : la guerre imminente ? On en parle avec @JY_LeDrian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans #CàVouspic.twitter.com/535i8aKORZ
— C à vous (@cavousf5) February 14, 2022
“Est-ce que le président Poutine a pris ses décisions concernant une opération ou pas? À mon avis, rien ne l’indique aujourd’hui”, a relevé le chef de la diplomatie française. “Il y a du chaud et du froid (…) pour dire qu’il y a encore une solution diplomatique, oui c’est sûr”, a-t-il ajouté, alors que le président Poutine s’apprête à recevoir ce mardi le chancelier allemand Olaf Scholz.
Pas d’invasion de l’Ukraine “sauf si on nous provoque”
La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, au moment où la crainte d’une invasion imminente atteignait son pic. “Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D’autres se font encore étant donné (leur) taille”, a dit Sergueï Choïgou, ministre de la défense russe à Vladimir Poutine.
Selon l’ambassadeur russe auprès de l’UE, Vladimir Tchijov, son pays “n’envahira pas l’Ukraine sauf si on nous provoque”.
“Il y a une situation militaire insupportable avec un escalade qui s’accroît”, a toutefois martelé Jean-Yves Le Drian. “L’urgence pour tous c’est d’enrayer l’escalade”. Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, et celui du département d’État sont allés dans le même sens. “Une action militaire pourrait intervenir n’importe quand”, a répété lundi John Kirby.
Toutefois, le président américain Joe Biden s’est montré un peu plus optimiste à l’issue d’une discussion avec Boris Johnson. Il reste “une fenêtre ouverte” pour la diplomatie, ont estimé les deux chefs d’État dans un communiqué.
Jour d’unité mercredi en Ukraine
“Si d’aventure la souveraineté, quelque part de souveraineté ou l’intégrité de l’Ukraine étaient remises en cause par une intervention significative de la part de la Russie, alors il y aurait des conséquences massives, des sanctions massives”, a-t-il réitéré, à l’unisson des alliés occidentaux.
La France n’a pas appelé pour l’heure son millier de ressortissants se trouvant en Ukraine à quitter le pays, à la différence d’autres alliés. Mais les familles du personnel d’ambassade souhaitant “rentrer” peuvent le faire, a précisé le ministre français des Affaires
“Au moindre risque majeur nous prendrons des décisions immédiates”, a ajouté Jean-Yves Le Drian. Paris déconseille seulement pour l’heure aux Français de se rendre en Ukraine.
Craignant une attaque ce mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses concitoyens à “une journée de l’unité”, en accrochant le drapeau national et affichant ses couleurs bleues et jaunes ce jour-là.
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