BEHEMOTH, LE DRAGON NOIR
Séance unique le mardi 26 mars à 20h,
dans le cadre du festival Paul Va Au Cinéma 2024 organisé par les étudiant·es de l’association l’Écran et son Double. Une discussion post projection sera animée par Anissa Medjebeur, étudiante en Master 2 Pratiques de la recherche cinématographique.
Le film sera précédé du court-métrage de 5 min Jerks Don’t Say Fuck (2000) du même réalisateur.
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PAULVA AU CINÉMA
(Bei xi mo shou) ZAHO Liang – Chine / France 2015 1h35mn VOSTF –
Du 26/03/24 au 26/03/24
Avec son film Béhémoth, le dragon noir, le cinéaste Zhao Liang nous plonge en plein cœur de l’économie minière de Mongolie intérieure, région autonome du Nord de la Chine. Béhémoth, bête mythique et toute puissante prend ici la forme d’un dragon noir, allégorie d’une économie à la logique destructrice. Comme dans ses précédents films tels que Crime et Châtiment (2007) et Paper Airplane (2001), c’est la confrontation entre les petits rouages de l’économie chinoise et son mécanisme qui motivent Zhao Liang à dégainer sa caméra. Travailleurs migrants, provinciaux et jeunesse désœuvrée survivent dans des lieux de plus en plus hostiles à leurs présences et habitent avec force le cinéma de Zhao Liang.
Ce documentaire est avant tout une œuvre esthétique et politique rare. Ce que nous donne le film, c’est entre autres, le boucan de l’industrie minière, les plans d’ensemble sur les dernières steppes, les mains et les visages charbonneux des travailleurs, l’intérieur de leurs habitations. Ces images et ces sons constituent un univers à la fois infernal et tellurique. Figurant les mouvements d’une industrie féroce, le dragon noir se glisse dans chacun des plans tel une force invisible et ravageuse.
Zhao Liang propose également, un autre régime d’image, plus poétique, où la voix-off nous lit une prose inspirée librement de La Divine Comédie de Dante. Les prismes, miroirs et inserts calligraphiques brouillent les pistes du documentaire et emmènent le spectateur vers des steppes où un homme nu et recroquevillé témoigne d’un effondrement déjà en marche.
Dans les pas de Wang Bing ou Jia Zhangke, le cinéma de Zhao Liang questionne avec singularité son pays, la Chine, dont il filme ici la catastrophe sociale et écologique. Plus encore, Béhémoth Le dragon noir est une expérience audio-visuelle, riche et dense, qui ne cesse de se réinventer et de surprendre son spectateur.
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