Ces chiens peuvent détecter les tumeurs cancéreuses
Détecter des tumeurs cancéreuses grâce à des chiens
Nykios, Milou et Nougaro sont capables de détecter l’odeur dégagée par les cellules cancéreuses. Ils sont au coeur d’un projet de recherche.
Dresser des chiens pour détecter les tumeurs cancéreuses : c’est le but du programme KDOG, porté par l’Institut Curie. « Ce projet de recherche a pour but d’essayer d’éduquer les chiens à détecter le cancer en transcutané, c’est-à-dire à travers la peau », détaille Isabelle Fromantin, infirmière à l’Institut Pasteur.
« On lui fait chercher son objet de jeu, sa récompense »
Au bout de six mois d’entraînement, Nykios, Milou et Nougaro sont capables de détecter l’odeur dégagée par les cellules cancéreuses. La méthode : placer une compresse positive au milieu de trois compresses négatives. « Chaque échantillon est obtenu par une personne, une femme, qui met ça sur la poitrine. On récolte la sueur, parce qu’elle le garde toute la nuit dans le soutien-gorge. Quand on sait que la personne n’a rien, on obtient un échantillon négatif. Si, malheureusement, il y a des personnes qui ont une tumeur, ça nous permet d’obtenir des échantillons positifs, donc à étiquette rouge », développe Didier Valentin, éducateur canin.
Il faut une motivation sans faille pour arriver à ce dressage. « Au départ, on lui fait chercher son objet de jeu, sa récompense. Pour Milou, c’est la balle, pour Nougaro, c’est le kong en caoutchouc. Après, quand il sait bien rechercher son objet, on met à côté de l’objet la molécule qu’on veut rechercher, entre autres, là, une compresse avec l’odeur de la tumeur », poursuit Didier Valentin.
Un taux de réussite de 100 % lors d’un second passage
Le chien fait ensuite l’association entre son jouet et l’odeur. Il la mémorise. Quand il la détecte, il est récompensé. « Après, vient le travail de ce qu’on appelle « les blancs ». On lui apprendre que s’il n’y a pas de positifs dans la ligne, il doit aller s’assoir sur un tapis ou une planche pour dire : « Il n’y a rien » et faire un faire un marquage », indique l’éducateur canin.
En 2017, des tests ont démontré un taux de réussite de 90 % lors d’un premier passage, puis de 100 % lors d’un second. Aujourd’hui, les initiateurs de l’expérience souhaitent aller plus loin en faisant valider leur découverte par une étude clinique. « L’exercice demandé aux chiens est vraiment périlleux et délicat. Tout l’enjeu de l’étude clinique, c’est : « Est-ce-que les chiens sont capables de le répéter sur la distance pour vraiment faire office d’un outil diagnostic ? » », résume Didier Valentin.
Toutefois, le but de cette recherche n’est pas de remplacer l’imagerie. Il est de trouver une méthode de diagnostic non-invasive. « Ça ferait un pré-test, ce qui peut être particulièrement intéressant dans des pays où de toute manière, il n’y a pas assez d’appareils pour pouvoir dépister toutes les populations », conclut l’éleveur.
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