« Charlie Hebdo »: ce que l’on sait de l’attaque perpétrée devant les anciens locaux
Voici tout ce que l’on sait de cette attaque qui intervient dans un contexte de menaces accrues pour l’hebdomadaire satirique.
Que s’est-il passé?
Peu avant midi, un homme muni d’un hachoir a blessé deux personnes, un homme et une femme, tous les deux âgés d’une trentaine d’années, près des anciens locaux du journal, rue Nicolas Appert, dans le XIe arrondissement de Paris.
“Leurs vies ne sont pas en danger, dieu merci”, a déclaré le Premier ministre Jean Castex lors d’un déplacement sur les lieux.
Selon Paul Moreira, fondateur et co-dirigeant de Premières Lignes, ils ont été blessés “au niveau du haut du corps”, l’un a la tête.
Les deux victimes sont employées par la société de production Premières Lignes, installée dans la rue. Ils étaient en “pause cigarette” lorsque l’agresseur a surgi.
“Un type est arrivé de nulle part et sans rien dire, a commencé à les frapper, ils ont hurlé et mais heureusement ils ont eu assez d’énergie pour fuir et échapper à leur agresseur”, a raconté Paul Moreira.
“J’ai vu un de mes collègues, taché de sang, être poursuivi par un homme avec une machette dans la rue”, a ajouté, auprès de l’AFP, une employée de la société.
Alain JOCARD / AFP
Depuis l’attentat du 7 janvier 2015, au cours duquel 12 personnes avaient été tuées par les frères Kouachi, Charlie Hebdo n’occupe plus ses locaux du XIe. La rédaction a déménagé à une adresse tenue secrète.
Qui sont les suspects?
Peu après les faits, un homme a été interpellé à proximité de la place de la Bastille. Âgé de 18 ans, il est né au Pakistan, selon une source proche de l’affaire. Il s’agit de l’“auteur principal des faits”, a déclaré Jean-François Ricard, le chef du parquet national antiterroriste (Pnat), en charge de l’enquête.
Des perquisitions étaient en cours ce vendredi en fin de journée à Cergy pour vérifier la dernière adresse connue du jeune homme, dans un “hôtel-foyer”, selon une source policière. Mais il n’habitait pas forcément là-bas, a précisé une autre source policière, selon qui il vivait en “itinérance”.
“Cet individu, qui revendiquait sa minorité, avait été pris en charge à son arrivée en France en août 2018”, a indiqué de son côté le conseil départemental du Val-d’Oise dans un communiqué.
Le conseil départemental “avait contesté sa minorité, mais une décision de justice avait confirmé sa prise en charge jusqu’au 10 août 2020, date de sa majorité et donc depuis laquelle il n’est plus sous la protection de l’aide sociale à l’enfance”. Pendant cette prise en charge, “aucun signe de radicalisation n’avait été observé par les services”, précise cette source.
Un deuxième homme, âgé de 33 ans, a également été placé en garde à vue “afin de procéder à un certain nombre de vérifications” sur “ses relations avec l’auteur principal”, a dit Jean-François Ricard. Il a finalement été relâché et mis hors de cause, samedi matin. Un autre homme a revanche été placé en garde à vue.
Selon une source judiciaire à l’AFP, cinq autres hommes, nés entre 1983 et 1996, ont aussi été placés en garde à vue ce vendredi. D’après cette source, ces cinq hommes ont été interpellés à Pantin (Seine-Saint-Denis) par les enquêteurs lors d’une perquisition à l’un des domiciles supposés du principal suspect de l’attaque.
L’information judiciaire ouverte par le Pnat pour “tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste” et “association de malfaiteurs terroriste criminelle” a été confiée à la police judiciaire parisienne et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Quel est le contexte?
L’attaque a eu lieu “dans un lieu symbolique”, “au moment même où se déroule le procès des auteurs des actes indignes contre Charlie Hebdo”, a souligné vendredi Jean Castex, qui a rappelé l’“attachement indéfectible” du gouvernement ”à la liberté de la presse” et “sa volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme”.
Elle survient alors que la rédaction de Charlie Hebdo fait l’objet de nouvelles menaces depuis que l’hebdomadaire a republié des caricatures de Mahomet le 2 septembre, à l’occasion de l’ouverture du procès, prévu jusqu’au 10 novembre.
Après une courte suspension au procès ce vendredi, l’audience a repris sans aucune mention par la cour d’assises spéciale de Paris de l’attaque, selon une journaliste de l’AFP.
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