Mais que veulent vraiment les policiers français ? De nouvelles lois qui leur accorderait une sorte d’impunité ? Une justice d’exception ? Ou bien alors veulent-ils prendre le pouvoir ?
La menace d’un coup d’Etat policier enfle : c’est ce que nous disions sur cette antenne il y a quelques jours. Pour quelle raison ? Après la mort de Nahel fin juin, tué par un policier à Nanterre, des révoltes urbaines ont éclaté, étant une nouvelle fois le théâtre de violences policières. Début juillet, Hedi est passé à tabac par une unité de la BAC à Marseille, qui lui a fracassé le crâne et la mâchoire, avant de l’abandonner pour mort dans une ruelle. Miraculé, selon les médecins en réanimation, il a survécu, avec d’énormes séquelles. Quatre agents de police avaient été placés en GAV et mis en examen pour “violence volontaire”. L’un d’eux est actuellement en détention provisoire. Normal, a priori.
Mais voilà qu’en sortant de l’IGPN, ces agents ont eu le droit à une haie d’honneur et des applaudissements par leurs collègues. Et cet activisme paie. “Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison” a affirmé Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale. Laurent Nunez le préfet de police de Paris “partage ses propos” même si, quelques jours plus tard, celui-ci dit que la police n’est pas au dessus des lois. Gérald Darmanin a quant à lui réaffirmé son soutien et n’a pas tari d’éloges Frédéric Veaux jeudi soir dernier à la sortie de sa rencontre avec des syndicats policiers. Emmanuel Macron, de son côté, reste prudemment adepte du “en même temps” : soutien au principe de séparation des pouvoirs, mais en même temps soutien appuyé aux forces de l’ordre. Tous les syndicats de police pensent-ils pareil ? Pour répondre à cette question, nous recevons Anthony Caillé, policier et syndicaliste CGT Intérieur Police. C’est l’entretien d’actu.
Anthony Caillé délivre l’analyse du syndicat de police CGT, qui n’a pas été invité par le Ministre de l’Intérieur. Une vision de la police trop différente du projet politique de l’exécutif est-elle la raison de cette exclusion ? Sans doute, pour le secrétaire générale de la CGT intérieur police qui dénonce les positions des syndicats très à droite Alliance, UNSA Police, main dans la main avec Gérald Darmanin. La CGT Police regrette et dénonce une politique qui a pour seule mission la répression. Anthony Caillé dénonce aussi un mésusage des armes, comme les LBD. Le policier-syndicaliste prône également une réforme pour une IGPN plus transparente et indépendante.
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