Électricité, gaz: La hausse des prix inquiète ces Français
Il faut dire que les prix n’ont pas cessé d’augmenter au cours des derniers mois: de 8,7% au 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet. Depuis janvier, les prix ont augmenté de plus de 50%. À tel point que, jeudi 30 novembre, Jean Castex a annoncé la mise en place d’un “bouclier tarifaire” devant geler le prix du gaz jusqu’en avril 2022.
Pour mieux comprendre ce que signifient ces hausses dans le quotidien des Français, on a demandé à nos lecteurs, et notamment ceux qui ne touchent pas d’aides mais peinent à boucler leurs fins de mois, de nous raconter. “Je suis retraitée, je vis seule et chaque année je baisse le thermostat de la maison: moins j’ai chaud, plus je paye mon chauffage au gaz. Malgré le fait que j’ai investi dans une nouvelle chaudière à condensation moderne. Bien que mensualisée, ça devient très lourd pour mon budget”, écrit Elizabeth en commentaire de notre appel à témoignages.
“J’ai l’impression que je ne vais jamais m’en sortir”
De son côté, Maryline, dans sa petite maison chauffée au gaz, craint “les prochains mois et l’arrivée de l’hiver avec ces augmentations qui perdurent”. Femme de ménage, son mari est ouvrier. Leur fille de 24 ans, animatrice en école, travaille à temps partiel et n’a pas encore les moyens de payer son propre logement. “J’ai mal vécu la hausse du prix du gaz. Quand je regarde déjà ma consommation sur l’application GDF, je suis au-dessus de l’année dernière à la même époque, et ce sans avoir changé mes habitudes. Vu que l’on ne va pas tarder à allumer le chauffage, je pense avoir une augmentation annuelle de 150 à 200 euros à peu près”, regrette-t-elle.
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Comme eux, Majd, qui vit avec sa femme et ses deux enfants et estime faire partie de la “zone grise”, n’étant pas assez aisé mais ne bénéficiant d’aucune aide, craint lui aussi l’augmentation du prix du gaz alors même que son loyer fonctionne à l’électricité, énergie qui elle aussi devrait voir son tarif augmenter de 4% en février 2022. “On a le sentiment d’être dans une tornade, on s’accroche de plus en plus fort pour ne pas céder, mais elle est de plus en plus forte”, souligne-t-il, faisant part d’un “stress permanent”, “d’angoisse” et d’une “très grande fatigue”.
“Nous surveillons sans cesse les heures creuses”
Julien, la vingtaine, partage sa vie en maison avec sa conjointe qui travaille en Ehpad. Lui, possède une micro-entreprise de nettoyage de vitres. Pour éviter de surconsommer de l’électricité, il a acheté un poêle à gaz, gaz qu’il achète en bouteille, à des prix qu’il juge plus intéressants, le tout dans le but de “ne pas utiliser les chauffages électriques cet hiver”. “L’électricité à la maison est devenue un point de contrôle récurrent. Nous surveillons sans cesse nos heures creuses, et que les appareils ne tournent pas ou ne soient pas branchés inutilement par peur que la consommation explose”, explique-t-il.
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Sofiane dit même se sentir “abandonné”. “Je ne sors plus. Ça fait plus d’un an que je ne vois que les collègues de travail. Je n’ai pas d’argent pour aller au resto, au bar ou au cinéma, alors que je suis en CDI”, regrette-t-il.
Les annonces du Premier ministre, Jean Castex, jeudi 30 septembre, ne les ont pas rassurés. Une “mesurette”, estime Majd. Pour Sofiane, ce bouclier tarifaire s’apparente à du “marketing moderne”. “C’est une technique pour éviter que le peuple se révolte en attendant les élections de 2022”, juge-t-il.
Seule Maryline se dit “satisfaite”. Sa seule crainte: que ce gel des prix du gaz ne soit pas rattrapé après avril. En attendant, elle compte “acheter moins de vêtements et de chaussures, regarder les prix, comparer d’un magasin à un autre, surtout pour l’alimentation”.
*Le prénom a été modifié.
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