LA RÈGLE DU JEU
Jean RENOIR – France 1939 1h50mn – avec Marcel Dalio, Nora Gregor, Jean Renoir, Roland Toutain, Paulette Dubost, Julien Carette… Scénario de Jean Renoir et Carl Koch.
Du 04/05/22 au 17/05/22
« Je suis né avec la démangeaison de raconter des histoires. Lorsque je hurlais dans mon berceau, c’était pour attirer l’attention de spectateurs éventuels. » Jean Renoir, décembre 1972
Après le triomphe de La Grande illusion (1937) puis de La Bête humaine (1938), Jean Renoir s’associe avec son frère Claude pour créer sa propre société de production. Leur premier projet est une adaptation moderne des Caprices de Marianne de Marivaux. « Ce sera une description exacte de la bourgeoisie de notre temps », dit Renoir. Le film s’éloignera finalement de la lettre de Marivaux et s’intitulera La Règle du jeu.
Le marquis de la Chesnaye organise une grande partie de chasse dans son domaine de Sologne. Une pléiade d’invités arrive au château, parmi lesquels le pilote d’avion André Jurieu, héros national depuis qu’il a traversé l’Atlantique en 23 heures. Un exploit qu’il a accompli pour les beaux yeux de Christine, marquise de la Chesnaye, qui, frivole, semble s’en moquer comme de sa première robe de soirée. Dans cette assemblée ou règnent faux-semblants, mensonges et tromperies, où les chassés-croisés amoureux des domestiques reflètent ceux de leurs maîtres, Jurieu, par l’absolutisme de son amour, bouleverse les règles du jeu…
« Comment expliquer que ce film, considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre, ait pu être, à sa sortie en juillet 1939, si mal reçu ? À droite comme à gauche, ce fut un tollé. Est-ce la peinture acide de l’aristocratie, la remise en cause explicite du mensonge social, les allusions à l’antisémitisme ? L’incompréhension de la critique et du public vinrent, surtout, de la formidable modernité de la mise en scène : découpage en dents de scie, utilisation révolutionnaire de la profondeur de champ, emploi de filtres clairs pour les scènes d’extérieur en Sologne, alliage déconcertant de comédie de mœurs et de tragédie… La densité de l’oeuvre est, à vrai dire, inépuisable. » (C. Beylie, guide cinéma Télérama)
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