LE TANGO DE SATAN
Séance unique le samedi 3 février à partir de 14h30, présentée par Mario Adobati, enseignant en études cinématographiques à l’Université Paul Valery.
Le film sera proposé avec un entracte intermédiaire et une petite collation participative.
Tarif unique 10€(ou 2 tickets d’abonnement).
(SÁTÁNTANGÓ) Béla TARR – Hongrie 1994 7h30mn – Avec Putyi Horvath, Mihaly Vig, Laszlo Lugossy… D’après le roman Sátántangó de László Krasznahorkai.
Du 03/02/24 au 03/02/24
Dans un village perdu au cœur de la plaine hongroise, les habitants luttent quotidiennement contre le vent et l’incessante pluie d’automne. Dans la ferme collective démantelée et livrée à l’abandon, les complots vont bon train lorsqu’une rumeur annonce le retour de deux hommes passés pour morts. Bouleversés par cette nouvelle, certains habitants y voient l’arrivée d’un messie, d’autres celle de Satan…
Cette épopée en noir et blanc peut se lire comme une puissante allégorie de l’effondrement du communisme des années 90, un film apocalyptique sur la fin d’un modèle et… le réveil en forme de gueule de bois qui s’en suit.
Œuvre maîtresse de Bela Tarr, Sátántangó est une expérience cinématographique extraordinaire, tant par sa durée que par sa sensorialité, et, au-delà de toutes ces qualités esthétiques et formelles qu’on peut attribuer au film – celles-ci sont, de toute façon, indissociables du fond des choses – ce qui fascine dans le cinéma de Béla Tarr, c’est qu’il révèle un rapport au monde ambigu que l’homme a développé au fur et à mesure de son évolution. Celui-ci est aujourd’hui incapable de vivre dans le monde sans, d’une certaine manière, se placer en décalage avec la réalité en se construisant ses propres repères spatio-temporels. Plus que n’importe quel autre cinéaste, c’est l’ambiguïté fascinante de l’homme qu’il révèle, celle aussi du noble et de l’ordure qui tous deux l’habitent. Ironiquement, les personnages qui vivent dans ce monde souffrent cette perte de repères, alors que nous, spectateurs, y cherchons l’émerveillement.
N’ayons pas peur de dire que cette danse avec Satan est un pur chef-d’œuvre et qu’elle contient quelques-uns des plus beaux plans de l’histoire du cinéma !
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